
« Je pense que j’ai toujours eu ce petit truc, certains diraient une obsession pour le concret ! « – Mélina
Les grandes théories, c’est passionnant, mais ce que j’aime par-dessus tout, c’est voir comment elles se traduisent dans la vraie vie. C’est d’ailleurs une de mes grandes forces ; selon une de mes enseignantes, j’ai une réelle capacité à faire le pont entre les concepts abstraits et la vulgarisation. C’est quelque chose qui m’a marqué et pour laquelle je tente de toujours intégrer dans mes projets.
Mes débuts dans ce travail
Lorsque j’ai commencé ce travail de mémoire en 2023, l’intelligence artificielle était pour moi un territoire encore flou, presque inaccessible. Je voyais passer des articles, des débats, des promesses… mais je n’en comprenais ni les rouages, ni les implications concrètes. C’est au fil de mon stage au Service École-Média que les choses ont commencé à prendre forme. Plongée dans un environnement propice à la réflexion, j’ai eu la chance d’expérimenter, d’observer, et surtout d’apprendre. J’y ai découvert les usages pédagogiques de l’IA, les enjeux de médiation numérique, et les premières questions éthiques qui allaient bientôt devenir centrales dans mon travail.
Je me souviens encore de mon entretien pour le stage en ingénierie techno-pédagogique au sein de la cellule IA du SEM : la couleur m’a clairement été annoncée, « ici, on entre directement dans le concret ». Il y a peu, voire pas, de théorie au départ. L’idée est de se plonger dans les usages réels, les outils et les expérimentations. Chassez le naturel, me diriez-vous, il revient au galop… Je n’ai pas pu m’empêcher de creuser. J’ai dévoré des ressources scientifiques et exploré les publications de professionnels sur LinkedIn. J’ai regardé des vidéos sur YouTube, lu des blogs, des témoignages, bref, tout ce qui pouvait m’aider à comprendre comment l’IA est perçue, utilisée, et intégrée dans les pratiques éducatives. Une sorte d’enquête hybride entre rigueur académique et curiosité de terrain.
Une idée qui se dessine
En parallèle de ce stage, une autre curiosité s’est imposée à moi : celle des innovations sociales et de l’éthique du numérique. Je me suis passionnée pour les approches critiques, les mouvements de design responsable, et en particulier pour le concept d’Ethics by Design. Cette approche, qui propose d’intégrer les valeurs humaines dès la conception des technologies, a résonné profondément avec mes convictions. C’est donc tout naturellement que j’ai voulu aller sur le terrain, observer, comprendre comment les utilisateurs s’approprient les outils d’IA, et surtout, comment ces outils s’intègrent dans des architectures systémiques plus larges. Parce qu’au fond, une IA, ce n’est jamais juste un algorithme : c’est un maillon dans un écosystème complexe, humain et technique.
C’est ainsi qu’est née l’idée de mon projet : concevoir un guide de bonnes pratiques autour du principe de transparence des intelligences artificielles orienté vers le domaine de l’éducation. Un guide qui ne se contente pas de recommandations vagues, mais qui s’appuie sur des cas concrets et une réflexion ancrée dans le réel. Mon objectif n’était pas de produire un cadre rigide, mais plutôt un outil vivant, adaptable, qui puisse accompagner les concepteurs et les éducateurs dans une démarche plus consciente et responsable.
Ce mémoire est donc le fruit d’un cheminement personnel et intellectuel, entre exploration technique, engagement éthique et volonté de transmission. En le mettant à disposition sur mon site internet, je souhaite qu’il puisse être réutilisé, améliorer et pouvoir avoir la chance d’échanger avec des passionnées comme je le suis. Il reflète aussi, je crois, ce que le master MALTT m’a permis de développer : une posture réflexive, une capacité à articuler théorie et pratique, et une envie constante de questionner le sens de ce que l’on conçoit.